Les
scandales qui touchent les personnalités politiques sont aujourd'hui d'une
consternante banalité. Mais voici la CGT à son tour ébranlée par une « affaire ».
Thierry
Lepaon est engagé chez Moulinex en 1983. Délégué syndical, il dirige le
mouvement provoqué par le dépôt de bilan de l'entreprise en 2001 et sa reprise
par SEB qui licencie 3000 ouvriers. Il devient ensuite un homme important de l'appareil cégétiste et
préside le groupe CGT du Conseil économique et social.
Thierry
Lepaon est arrivé à la tête de la CGT à la suite d'une succession ratée. Bernard Thibaud voulait confier la direction de la confédération
à Nadine Prigent, considérée comme une « dure ».
Mais la candidature de celle-ci est rejetée par le Comité confédéral national et la direction de la CGT se met d'accord sur le nom de Thierry Lepaon qui est élu secrétaire général le 22 mars 2013 lors du congrès de Toulouse. Il lui est demandé de rétablir l'unité dans une Confédération ébranlée par une longue guerre de succession et relancer l'action syndicale après de nombreuses défaites - alors que la base est de plus en plus difficile à mobiliser.
Mais la candidature de celle-ci est rejetée par le Comité confédéral national et la direction de la CGT se met d'accord sur le nom de Thierry Lepaon qui est élu secrétaire général le 22 mars 2013 lors du congrès de Toulouse. Il lui est demandé de rétablir l'unité dans une Confédération ébranlée par une longue guerre de succession et relancer l'action syndicale après de nombreuses défaites - alors que la base est de plus en plus difficile à mobiliser.
Or
le nouveau Secrétaire général reste un homme contesté, le climat intérieur est
détestable et les mobilisations militantes sont de faible ampleur. Puis commence la série des scandales. En octobre 2014, Le Canard
enchaîné révèle le montant des travaux effectués dans son appartement de
fonction: 105000 euros. Le 26 novembre, le même hebdomadaire publie le coût de la rénovation de son bureau: 62000
euros. Le 30 novembre, L'Express
révèle que Thierry Lepaon a touché une indemnité de départ injustifiée (30000
euros) lorsqu'il a quitté, en mars 2013, le Secrétariat général du comité régional de la CGT
normande. Tous ces éléments ont
évidemment été communiqués depuis à l'intérieur de la CGT ...
D'innombrables militants
écrivent à la Confédération pour exprimer leur colère. Au fait, combien gagne-t-il?! La question, taboue par excellence, concerne
plus douloureusement tous ceux qui prétendent parler au nom des pauvres, des exploités ... Le Bureau
confédéral se.trouve plongé dans l'embarras.
Prise
dans son ensemble, la CGT a le choix entre deux décisions catastrophiques: écarter Thierry Lepaon et rallumer
les feux de la guerre interne ou maintenir le Secrétaire général dans ses
fonctions et ruiner la vieille maison - l'intérieur tout comme la façade.
Patrick
JOURON
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