J'ai une petite nièce. Elle s'appelle Adélaïde, comme son arrière-grand-mère qui était une sorte de sainte très convenable avec des dentelles partout et un ruban noir autour du cou. Mais elle est si mal embouchée qu'on l'appelle plutôt Zazie, en souvenir du grand Queneau. Elle est rousse, et curieuse, et maligne, et tout. Elle a treize ans.
Souvent elle me tire par le bras et elle me dit : « Tonton, explique- moi ... ». Je soupire un peu. Je peste. Et puis j'interromps ce que je suis en train de faire et j'essaie de lui expliquer. Je n'y parviens pas toujours. Alors, elle se moque de moi.
Je crois qu'elle me prend pour un imbécile, ce qui, je ne sais pourquoi, me semble exagéré. Ce matin, Zazie m'a apporté une 1iste de ce qui l'a étonnée ces temps-ci.
Je la recopie à votre usage.
« J’ai lu dans un journal que la France n'a jamais vendu autant d'armes à l'étranger. Ils disent que c'est exceptionnel et que c'est un montant record. Papa dit que nous reculons partout, mais que nous sommes le troisième pays du monde pour la vente des machines à tuer et que ce sont elles d'abord qui sauvent nos exportations comme si c'était des bonnes œuvres et des actions d'éclat.
Dis donc tonton, c’est bien moral tout ça ?
J’ai lu dans le même journal que les gouvernants et des hauts fonctionnaires, lors d’une série de repas dont il y a tout lieu de penser que les menus étaient moins frugaux que ceux des restos du cœur, ont imaginé de réduire l’aide alimentaire européenne.
Dis donc tonton, j’espère qu’ils n'ont pas eu une crise de foie…
A la récré, les « grandes » de Terminale m’ont dit :
- que notre Président de la République, célibataire, prônait le mariage pour tous,
- que des ministres se déplaçant en voiture de fonction conseillaient d’emprunter désormais les transports en commun,
- que des parlementaires débordants de santé se penchaient sur la fin de vie,
- que ce sont des énarques sans enfants qui ont réformé le temps scolaire,
- qu’un représentant du gouvernement, en toute impunité, a fait pression sur ITELE pour limoger Éric Zemmour, comme si nous étions dans une république bananière du genre de celle qui sévit en Afrique ou au Moyen Orient.
J’ai également constaté, avec mes copines, que les journalistes de tous bords, oubliaient de parler des milliers d’enfants et de chrétiens, de musulmans même, qui meurent actuellement sous la barbarie d’un terrorisme islamique.
Écoute, tonton, tu veux que je te dise un bon coup ce que je pense ?
Tes amis et toi, je ne vous trouve pas très forts, et souvent franchement tartes. Mais les socialistes, leurs amis journalistes et tout ce qu’ils racontent,… mon c.l ».
Patrick JOURON
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