En affirmant " ...J'ai peur pour mon pays. J'ai peur qu'il ne se fracasse contre le Front national ", Manuel Valls a une nouvelles fois manifesté ce qui ressemble furieusement à une obsession. Il semble que, pour le Premier ministre, l'évocation de la menace lepéniste ait pris le pas sur toute autre thématique, sociale ou économique.
Cette attitude peut se comprendre d'un point de vue tactique. Manuel Valls sait trop bien que sa politique heurte aujourd'hui profondément une large partie de l'électorat de gauche. Agiter l'épouvantail du Front national est de bonne guerre pour tenter de convaincre les nombreux abstentionnistes ou ceux qui préfèrent la «gauche de la gauche», des écologistes au Front de gauche. C'est aussi, visiblement, le dernier argument qui lui reste.
Mais ce discours incantatoire est inquiétant. Il laisse voir un exécutif visiblement pris de panique et qui utilise sciemment une recette dont il connaît l'inefficacité. On sait aujourd'hui que la diabolisation ( la «stigmatisation» ) du Front national produit invariablement le contraire de son but initial. Les gesticulations antifascistes n'ont à aucun moment empêché le FN de croître et de prospérer, que ce soit à Dreux en 1983 ou le 21 avril 2002.
L'antilepénisme théâtral de Manuel Valls est aussi inquiétant par ce qu'il montre. Visiblement, les succès du FN n'ont fait l'objet d'aucune analyse sérieuse. La gauche (comme la droite d'ailleurs) oublie, ou feint d'oublier que le Front national de Marine Le Pen n'est plus un parti d'extrême droite «à l'ancienne», que ses électeurs ne sont pas des nostalgiques de Pétain ou de l'OAS, mais souvent d'anciens électeurs de gauche. Que les succès du FN soient liés à une abstention massive n'y change rien. Les électeurs du Front national manifestent des angoisses bien réelles, posent des questions auxquelles on se refuse à répondre.
Comment prétendre lutter contre un adversaire qu'on se refuse à comprendre?
Enfin, l'obsession de Manuel Valls est inquiétante parce qu'elle manifeste son mépris pour les véritables enjeux de ces prochaines semaines. En faisant des élections départementales un test national, le chef du gouvernement a montré le peu de cas qu'il faisait de sa propre réforme territoriale. Ces élections qui auraient dû porter sur l'administration locale, la ruralité et des choses aussi importantes que la gestion de l'aide sociale ont été reléguées au rang d'une opération politicienne.
Les électeurs du canton de Roquebrune sur Argens, risquent de ne pas apprécier du tout l'obsession de manuel Valls.
Cette attitude peut se comprendre d'un point de vue tactique. Manuel Valls sait trop bien que sa politique heurte aujourd'hui profondément une large partie de l'électorat de gauche. Agiter l'épouvantail du Front national est de bonne guerre pour tenter de convaincre les nombreux abstentionnistes ou ceux qui préfèrent la «gauche de la gauche», des écologistes au Front de gauche. C'est aussi, visiblement, le dernier argument qui lui reste.
Mais ce discours incantatoire est inquiétant. Il laisse voir un exécutif visiblement pris de panique et qui utilise sciemment une recette dont il connaît l'inefficacité. On sait aujourd'hui que la diabolisation ( la «stigmatisation» ) du Front national produit invariablement le contraire de son but initial. Les gesticulations antifascistes n'ont à aucun moment empêché le FN de croître et de prospérer, que ce soit à Dreux en 1983 ou le 21 avril 2002.
L'antilepénisme théâtral de Manuel Valls est aussi inquiétant par ce qu'il montre. Visiblement, les succès du FN n'ont fait l'objet d'aucune analyse sérieuse. La gauche (comme la droite d'ailleurs) oublie, ou feint d'oublier que le Front national de Marine Le Pen n'est plus un parti d'extrême droite «à l'ancienne», que ses électeurs ne sont pas des nostalgiques de Pétain ou de l'OAS, mais souvent d'anciens électeurs de gauche. Que les succès du FN soient liés à une abstention massive n'y change rien. Les électeurs du Front national manifestent des angoisses bien réelles, posent des questions auxquelles on se refuse à répondre.
Comment prétendre lutter contre un adversaire qu'on se refuse à comprendre?
Enfin, l'obsession de Manuel Valls est inquiétante parce qu'elle manifeste son mépris pour les véritables enjeux de ces prochaines semaines. En faisant des élections départementales un test national, le chef du gouvernement a montré le peu de cas qu'il faisait de sa propre réforme territoriale. Ces élections qui auraient dû porter sur l'administration locale, la ruralité et des choses aussi importantes que la gestion de l'aide sociale ont été reléguées au rang d'une opération politicienne.
Les électeurs du canton de Roquebrune sur Argens, risquent de ne pas apprécier du tout l'obsession de manuel Valls.
Patrick JOURON
Patrick
JOURON
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