C'est une véritable tempête qui accueille aujourd'hui le projet de réforme du collège de Najat Vallaud Belkacem. On lui reproche son abdication devant les diktats des « pédagogistes », l'abandon de matières telles que les langues anciennes ou d'inquiétantes dérives idéologiques dans des matières fondamentales telles que l'enseignement de l'histoire.
C'est ainsi que l'enseignement du latin et du grec serait absorbé, (en fait asphyxié), dans d'étranges «Enseignements pratiques interdisciplinaires» sous la dénomination «Langues et culture de l'antiquité».
De même, les collégiens devront impérativement étudier l'Islam tandis que la connaissance du catholicisme ne pourra être abordée que dans un module, facultatif, intitulé « emprise de l'Eglise sur les mentalités rurales ». Le tout est bien entendu enrobé d'une phraséologie rassurante et souvent absconde.
Derrière cette réforme on peut relever un certain nombre d'a priori dévastateurs. Enseigner la religion musulmane n'a en soit rien de scandaleux (cela se fait depuis longtemps d'ailleurs), mais accorder à cette religion une sorte de prééminence par rapport à la religion historique de notre pays (qui fut pendant plus de mille ans sa religion officielle) équivaut à une pure et simple falsification. Ne pas stigmatiser une religion est une chose mais à qui fera-t-on croire que le mensonge historique n'est pas une forme de mépris?
Tout dans ce projet revient à interdire à l'élève (pardon, à l'apprenant) d'acquérir une véritable culture classique et, partant, un minimum de sens critique. On va déraciner les uns sans donner de véritables repères aux autres. Où est l'égalité là-dedans?
Patrick JOURON
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