Les derniers jours auront été rudes pour Nicolas Sarkozy. Entre les sondages qui le donnent toujours distancé par Alain Juppé pour les primaires, le bruit des affaires qui ne cesse de s'intensifier autour de lui (Bygmalion, financement libyen de sa campagne de 2007), la mise en examen de Bernard Squarcini, « son » ancien patron du renseignement intérieur et les accusations de ses alliés d'hier, l'ancien président de la République doit affronter une impressionnante série de mauvaises nouvelles.
Et puis il y a eu la parution du livre de l'ancien conseiller Patrick Buisson « La cause du peuple », lequel porte plusieurs accusations pour le moins gênantes. Le livre présente également un portrait sévère de l'ancien chef de l'Etat présenté comme un « ludion narcissique », une sorte d'enfant capricieux et intéressé, sans véritables convictions, ni culture.
Bien entendu, Nicolas Sarkozy a répliqué avec la vigueur et l'habilité qu'on lui connaît. Pourtant, les dégâts risquent d'être importants. Ce qui est en jeu concerne moins les agissements réels ou supposés du candidat que sa personnalité. L'ensemble des accusations dresse un portrait peu flatteur, et même inquiétant, de l'ancien chef de l'Etat.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy doit faire face à un adversaire autrement plus redoutable. Favori des sondages, Alain Juppé apparaît comme son exacte antithèse: plus mûr, moins clivant, le maire de Bordeaux rassure et peut séduire au-delà de son propre camp.
Il reste peu de temps à Nicolas Sarkozy pour rattraper son retard avant le premier tour des primaires, et tenter de dépasser Alain Juppé. Mais le temps qui lui reste sera-t-il suffisant pour lui permettre de vaincre son pire ennemi qui n'est autre que lui-même?
Patrick JOURON
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