A Roquebrune-sur-Argens, la
célébration de l’Armistice du 11 Novembre 1918 a été poignante et pleine de
sensibilité. Beaucoup n’ont pu retenir leurs larmes en entendant les chants des
jeunes des écoles et l’appel du nom de tous les militaires, « mort pour la
France », à l’occasion de cette guerre que l’on disait être la « dernière ».
L’assistance, très nombreuse et intergénérationnelle a également apprécié le
rappel, fait, par le maire, Jean-Paul Ollivier, du particularisme de la commune
durant et après la guerre de 1914-1918.
Par contre, au niveau national, elles
auront eu un curieux parfum les cérémonies du centenaire de l'armistice de
1918. On n'y parla pas de victoire et les maréchaux n'y ont pas été honorés.
L'armée n’a pas défilée pas sur les Champs-Elysées. Il n’y a eu qu’une simple cérémonie
en l'absence du président de la République, théoriquement chef des armées.
Pourtant, l’Armistice fut bien
une victoire avec tous ses attributs. L'ennemi était bel et bien vaincu et nous
avons récupéré l'Alsace-Lorraine. L'affront de Sedan était lavé. Dans la
mémoire française, les Allemands ne sont pas passés à Verdun et les
souffrances des poilus n'ont jamais, dans nos familles, effacé véritablement
leur héroïsme.
Nous étions fiers de leur sacrifice. Que la paix ait été gâchée par un traité mal fichu est une autre affaire.
Nous étions fiers de leur sacrifice. Que la paix ait été gâchée par un traité mal fichu est une autre affaire.
Emmanuel Macron a beaucoup de chance:
les derniers poilus sont morts, rattrapés par l'âge. Le président de la République
a eu les mains libres pour transformer la célébration en opération de politique
internationale, voire de politique tout court. Ce n'est pas un hasard si le chef de l'Etat a préféré rencontrer
les élus locaux (avec lesquels il n'est pas en très bons termes) lors d'un
«déjeuner républicain», plutôt que d'aller d'abord à la rencontre
des familles de combattants.
Il y a quelque chose de gênant dans cette façon de prendre ses
aises avec la mémoire.
Pour Emmanuel Macron, la guerre de 14-18 est quelque chose de bien lointain. Né en 1977, il n'a pas - ou peu - connu les anciens combattants de sa famille et son savoir sur la Grande Guerre est d'abord livresque.
Pour Emmanuel Macron, la guerre de 14-18 est quelque chose de bien lointain. Né en 1977, il n'a pas - ou peu - connu les anciens combattants de sa famille et son savoir sur la Grande Guerre est d'abord livresque.
Tout de même, le chef de l'Etat semble
ignorer que dans mainte famille trône encore sur une cheminée la photographie
de l'arrière-grand-père en tenue bleu horizon. Il oublie aussi que plus d'une
aïeule a entendu sa mère lui raconter l'explosion d'allégresse nationale qui
salua l'annonce de la fin des combats. A-t-il même entendu parler des larmes de
ces veuves et de ces orphelins qui savaient, que pour eux, il y
avait un mari et un papa qui ne reviendrait pas.
Bien sûr, il fallait consoler
Angela Merkel, mais ne pouvait-on le faire autrement qu'en sacrifiant notre mémoire?
Patrick JOURON
Président de
Roquebrune-Alternative 2020
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