L'ampleur de la réaction contre les
hausses de la fiscalité de l'essence montre la sensibilité de l'opinion sur ces
sujets. Ne pas l'avoir prévu témoigne de l'éloignement de nos dirigeants.
D'où le loupé récent. Aggravé par le fait que la
seule justification donnée est la lutte contre le réchauffement.
Or l'argent récolté n'est pas spécialement affecté à cette lutte. Pire, la mesure ne rentre pas dans le cadre d'un plan global, qui logiquement ne se limiterait pas aux carburants automobiles. Le Français y a donc vu un mauvais coup fiscal, à ses dépens.
Or l'argent récolté n'est pas spécialement affecté à cette lutte. Pire, la mesure ne rentre pas dans le cadre d'un plan global, qui logiquement ne se limiterait pas aux carburants automobiles. Le Français y a donc vu un mauvais coup fiscal, à ses dépens.
Pourtant, derrière les
péripéties, cela pose une vraie question. En haut lieu, on n'est pas conscient
du fait qu'en laissant prévaloir pendant un temps un certain prix pour des produits
de base, les gens s'adaptent et organisent leur vie en fonction. Dès lors ils
comptent là-dessus. Quand vous renversez la vapeur et remettez en cause cet
équilibre, ils vous perçoivent comme un agresseur. Certes, si nous en croyons
les experts, il y a un vrai risque pour le climat. Lutter contre le réchauffement
implique la remise en cause de notre mode de vie. Dans certains cas comme les
voyages au loin, on peut s'adapter. Dans d'autres cas, c'est un élément clef de
l'équilibre de vie. Mais alors quand on y touche, il faut être conscient des
enjeux, et agir en conséquence.
D'abord bien sûr en expliquant ce qu'on fait;
mais surtout en donnant l'ampleur voulue à son action: on agit sur toutes les
causes de réchauffement, on affecte le produit des taxes à cette cause,
etc.
Soyons clairs, il faut s'y prendre autrement.
Bien sûr on peut vouloir disposer un jour de véhicules non polluants qui régleraient
la question. Mais d'ici là il faut vivre. Comment faire alors, sinon en s'attelant
à une redéfinition en profondeur de l'équilibre de nos modes de vie?
C'est cela la politique au sens noble
du terme: une prise en charge dans la réflexion de toutes les données d'une question.
Et non le parachutage successif et sans concertation de mesures ambiguës et
déstabilisantes.
Patrick JOURON
Président de
Roquebrune-Alternative 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire