Les manifestations des gilets jaunes auront
fait passer au second plan un autre événement majeur de la semaine passée: le 101 ème congrès des maires et des présidents d'intercommunalité
de France.
Pourtant, ce congrès est un événement
majeur d'abord parce que tous les ans, il permet de prendre le pouls de la
démocratie locale, cette démocratie de proximité qui nous touche directement, quelle que
soit notre condition.
Le maire et ses collaborateurs sont en première ligne pour appliquer nombre de politiques nationales ou en recevoir le contrecoup direct. Considéré souvent comme l'élu le plus populaire, le maire est aussi bien souvent le seul élu «à portée de claques».
Le maire et ses collaborateurs sont en première ligne pour appliquer nombre de politiques nationales ou en recevoir le contrecoup direct. Considéré souvent comme l'élu le plus populaire, le maire est aussi bien souvent le seul élu «à portée de claques».
C'est aussi un événement majeur parce
que les derniers mois de la présidence d'Emmanuel Macron ont montré, jusqu'à la
caricature, le fossé qui sépare le pouvoir parisien de la réalité des territoires. On a voulu supprimer
la taxe d'habitation sans trop s'attarder sur ce qui allait compenser le manque à gagner pour les
collectivités et tout va dans le sens d'une recentralisation qui laisse les élus sur le bord de la route. Comment
s'étonner que la moitié des maires ne souhaitent pas se représenter aux prochaines
municipales.
Ce chiffre est grave: il montre un affadissement du
sens civique de nos compatriotes et la faillite de notre cadre institutionnel, trop longtemps
parasité par les états-majors politiciens. A quoi bon
postuler pour un siège de maire lorsque la décision est déjà prise dans la
métropole plus ou moins voisine par quelques décideurs qui ne veulent pas laisser une
intercommunalité stratégique leur échapper? Le vieux monde est toujours bien là.
Emmanuel Macron, plutôt que de
courir le risque d'être conspué par une assemblée d'élus en
colère, a préféré convier à une sorte de meeting dans l'atmosphère feutrée de l'Elysée, un parterre de maires sélectionnés.
La manœuvre pourrait paraître habile, mais on ne conduit pas la
République à coup d'habiletés.
Patrick JOURON
Président
de Roquebrune-Alternative 2020
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