Nous avons pu lire, ces
derniers jours, dans la presse locale, l’intervention de monsieur
Masquelier, maire de Saint-Raphaël, par ailleurs administrateur de l’hôpital
Bonnet, sur les conditions anormales de réception et de suivi des malades au
sein des services d’urgences. L’ancien maire de Saint-Raphaël, sénateur par
procuration de monsieur Falco, a cru bon
de polémiquer, mêlant la politique politicienne à ce qui concerne la survie des
contribuables, il a tort : tout ce qui a été dit par monsieur Masquelier
est vrai. Au-delà des réelles inconséquences au service d’urgences, on oublie
de traiter, plus généralement, des problèmes de la médecine en France.
La ministre de la Santé, a présenté la
semaine dernière son projet de loi
Santé. Celui-ci prévoit notamment la fin du "numérus clausus", c'est-à-dire de la limitation couperet du nombre
d'admissions en deuxième année d'études
de médecine. La limitation drastique
du nombre de candidats
avait été souhaitée
par des spécialistes de la planification qui pensaient qu'en ayant une offre moins importante de soins, on aurait moins de malades. Mais il y a aussi les médecins qui, par leurs
associations et l'ordre des médecins, pensaient à limiter le nombre de nouveaux confrères en espérant
éliminer la concurrence et mieux
revendre leur "patientèle" plus tard. Las, pas plus que les commerçants, les médecins partant à la retraite demain ne pourront revendre leur "fonds de commerce".
La médecine, telle que nous la prépare la nouvelle
loi Santé et l'évolution des mentalités, va créer une véritable
catastrophe. Les déserts médicaux s'étendent. Durant trente ans, de nombreux étudiants, qui avaient la vocation (car c'en est une) de soigner, ont dû renoncer, laissant la place
aux forts en maths, aux jeunes filles de bonne famille ayant eu la mention Très bien au
Bac S ! Mais cela suffit-il à faire
de bons médecins comme ceux que nous avons connus: des bourreaux de travail, ne comptant pas leurs heures ?
Et c'est pourquoi nos hôpitaux essayent de faire appel à des
médecins étrangers, formés à Bruxelles, en Roumanie, en Algérie, voire en Syrie ; avec bien peu de réussite sur le long terme. Notre population vieillissante va donc devoir se contenter d'une médecine de plus en plus inhumaine faute d'offre adaptée.
Patrick JOURON
Président de Roquebrune-Alternative 2020
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