Le rire, la moquerie, la dérision sont des entreprises de purification, de
déblaiement. Ils préparent des salubrités futures. ( Romain GARY )



mardi 26 février 2019

Les dérives de la santé...


Nous avons pu lire, ces derniers jours, dans la presse locale, l’intervention de monsieur Masquelier, maire de Saint-Raphaël, par ailleurs administrateur de l’hôpital Bonnet, sur les conditions anormales de réception et de suivi des malades au sein des services d’urgences. L’ancien maire de Saint-Raphaël, sénateur par procuration de monsieur Falco,  a cru bon de polémiquer, mêlant la politique politicienne à ce qui concerne la survie des contribuables, il a tort : tout ce qui a été dit par monsieur Masquelier est vrai. Au-delà des réelles inconséquences au service d’urgences, on oublie de traiter, plus généralement, des problèmes de la médecine en France.
La ministre de la Santé, a présenté la semaine dernière son projet de loi Santé. Celui-ci prévoit notamment la fin du "numérus clausus", c'est-à-dire de la limitation couperet du nombre d'admissions en deuxième année d'études de médecine. La limitation drastique du nombre de candidats avait été souhaitée par des spécialistes de la planification qui pensaient qu'en ayant une offre moins importante de soins, on aurait moins de malades. Mais il y a aussi les médecins qui, par leurs associations et l'ordre des médecins, pensaient à limiter le nombre de nouveaux confrères en espérant éliminer la concurrence et mieux revendre leur "patientèle" plus tard. Las, pas plus que les commerçants, les médecins partant à la retraite demain ne pourront revendre leur "fonds de commerce".
La médecine, telle que nous la prépare la nouvelle loi Santé et l'évolution des mentalités, va créer une véritable catastrophe. Les déserts dicaux s'étendent. Durant trente ans, de nombreux étudiants, qui avaient la vocation (car c'en est une) de soigner, ont dû renoncer, laissant la place aux forts en maths, aux jeunes filles de bonne famille ayant eu la mention Très bien au Bac S ! Mais cela suffit-il à faire de bons médecins comme ceux que nous avons connus: des bourreaux de travail, ne comptant pas leurs heures ?
Et c'est pourquoi nos hôpitaux essayent de faire appel à des médecins étrangers, formés à Bruxelles, en Roumanie, en Algérie, voire en Syri; avec bien peu de ussite sur le long terme. Notre population vieillissante va donc devoir se contenter d'une médecine de plus en plus inhumaine faute d'offre adaptée.

Patrick JOURON
Président de Roquebrune-Alternative 2020

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