Le rire, la moquerie, la dérision sont des entreprises de purification, de
déblaiement. Ils préparent des salubrités futures. ( Romain GARY )



jeudi 26 septembre 2019

Jacques est parti !




Ce matin, un de ses proches m’a informé du décès de Jacques CHIRAC. Cela faisait six mois que je ne l’avais par revu. Il était, certes, diminué physiquement mais il avait toujours «  toute sa tête » et ses traits d’humour restaient sans pareil. Au fil des jours et des semaines qui vont venir les «  grands de ce monde » vont l’encenser. Je préfère, moi qui l’ai bien connu, et pour rappeler les « saillies » qui ont fait les «  beaux jours »  de la presse nationale et internationale, remettre en mémoire les « bons mots » caractéristiques du  personnage Chirac.
En voici, quelques-uns. A l'époque il n'y avait pas les réseaux sociaux pour leur donner encore plus d'ampleur, et pourtant, certaines déclarations de Jacques Chirac qui accédait il y a 24 ans, pour la première fois, à la présidence de la République sont entrées dans la postérité.

Déclaration faite en 1977 à l’auto-journal : "J'apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse"  ( Ce n’est pas de la finesse politique ?)
Déclaration faite à la presse pour indiquer qu’il ne croyait pas aux complots politiques. C’est osé mais c’était fait pour cela : "Moi, je ne vois pas tout le temps la main de Mitterrand dans la culotte de ma sœur"
 Déclaration de Jacques, alors maire de Paris, au Figaro Magazine, en juin 1992. On ne peut qu’être d’accord : "Un chef, c'est fait pour cheffer"
 Aux journalistes de Libération en 1995 ; et je peux confirmer qu’il aimait la choucroute et ne détestait pas la bière: "Bien sûr que je suis de gauche ! Je mange de la choucroute, je bois de la bière".
Cela ne s’invente pas. Jacques pouvait avoir la « dent dure » : "Sarkozy, faut lui marcher dessus. Et du pied gauche, ça porte bonheur"
Il parlait de… Balladur !"Ce type, c'est quand même un remède contre l'amour, non ?"
Et une petite pour Bernadette :"Ma femme est un homme politique"
Dans la période pré-électorale actuelle, je ne résiste pas à citer cette déclaration que je ne cautionne nullement mais qui a fait le «  tour de la terre ». Elle est extraite d'un discours de Jacques prononcé le 19 juin 1991 et connu comme Le Discours d'Orléans.  Jacques était alors président du Rassemblement Pour la République  et maire de Paris. Ce discours portait sur un éventuel recadrage de la politique d'immigration française. "Comment voulez-vous que réagisse le travailleur français (...) qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler ! Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur. Eh bien le travailleur français sur le palier devient fou".
Jacques Chirac c’était tout cela et bien plus  des coups de gueule, des élans de tendresse et une amitié indéfectible. Il a été un grand fauve de la droite française: Président de la République durant 12 ans, 2 fois Premier ministre, 3 fois maire de Paris…
J’adresse à Bernadette et à ses deux filles Claude et Anh Đào Traxel mes pensées les plus sincères.
Nous sommes nombreux à garder la fierté d’avoir accompagné leur père.
Je suis triste. La France est en deuil.

Patrick JOURON

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