Après m'avoir écouté pendant quelques minutes mon médecin a hoché douloureusement la tête: "je vois ce que c'est. Tu présentes un syndrome jubilatoire".
Les signes cliniques de cette maladie, souvent décrite par des humoristes que leur tendance à rire de tout pousse peu à peu vers le désespoir, sont au nombre de 4:
* accès d'hilarité chaque fois qu'il se produit un événement dramatique mettant en cause la planète, la patrie ou des amis,
* accès d'hilarité chaque fois qu'il se produit un événement dramatique mettant en cause la planète, la patrie ou des amis,
* propension à raconter des histoires lestes entre la sortie de l'église et l'entrée du cimetière les jours d'enterrement,
* sens de la dérision qui ne permet de prendre personne ni quoi que ce soit au sérieux,
* recherche systématique et amusée de tout ce qui peut amener à douter de l'intelligence et de l'honnêteté de l'espèce humaine.
C'est dire si les risques de crise sont quotidiens
surtout sur Roquebrune. La moindre bourde, la plus innocente
escroquerie· me font suffoquer de plaisir. Un discours raté, une interview surréaliste d’un pseudo candidat-maire
dans Var-matin, la photo d’un
autre candidat hirsute ou non dégrisé sur un flyer de propagande pour les élections
municipales me mettent en état de pâmoison.
*Je jubile quand je lis dans
la presse les tentatives d’explications malhabiles concernant un article qui a
annoncé à tort l’arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès,
*quand un candidat tête d’une liste d’opposition à Roquebrune interroge, inquiet, un ami pour savoir si je vais « le déglinguer durant la campagne comme en 2014 »,
*quand un candidat tête d’une liste d’opposition à Roquebrune interroge, inquiet, un ami pour savoir si je vais « le déglinguer durant la campagne comme en 2014 »,
*Quand un chef de service de la mairie de
Roquebrune croit me séduire en me faisant parvenir un très bel article que la gazette agricole de la Haute-Marne lui a consacré en 1971,
*Quand des gens importants me confient sous le sceau du secret des informations qu'ils donneront à quelqu'un d'autre, si je ne les ai pas rendues publiques, dès le lendemain matin,
*Quand une tête de liste d’opposition Municipale à Roquebrune
déclare à la presse qu’il pourrait constituer 3 listes avec les candidats qu’il
possède alors qu’il suffirait, simplement, qu’il constitue une seule liste mais
avec des bons candidats: ce qu’il ne peut pas faire,
*Quand une autre tête de liste, toujours à Roquebrune, jure
que sa liste sera constituée de « sang neuf » et qu’il se fait
accompagné, à chacune de ses sorties, par des « perdreaux de
l’année » d’une moyenne d’âge de 77 ans.
On touche là une complication aigüe de syndrome jubilatoire: dans la phase terminale le sujet ne se divertit plus que de ses bons mots.
Patrick JOURON
Président de Roquebrune-Alternative 2020
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