En donnant publiquement le pourcentage d'enfants scolarisés de confession musulmane dans sa ville, le maire de Béziers a brisé un tabou et relancé un vieux débat.
Le gouvernement et les socialistes se sont indignés. Les Verts se sont déclarés favorables à de telles statistiques et Manuel Valls ne semble pas se souvenir qu'il avait annoncé en 2009, quand il était dans l'opposition, une proposition de loi destinée à les autoriser.
Le décompte selon la couleur de peau aboutirait-il à confondre dans une même catégorie les Antillais et les immigrés venus d'Afrique subsaharienne? De même, la catégorie des " Maghrébins » pourrait-elle sérieusement englober les descendants des harkis, les citoyens français originaires d'Algérie et de culture musulmane. Quant au fort contingent des immigrés asiatiques, remarquons qu'il est loin d'être majoritairement musulman, mais que faut-il en dire? Et que faire de tous les enfants issus de couples « mixtes »?
A supposer que les statistiques ethniques soient pertinentes, ce qui reste à prouver, la « discrimination positive » a plusieurs conséquences ... négatives. La collectivité nationale se représente comme un agrégat de communautés et non plus comme un ensemble de citoyens égaux devant la loi. Se crée alors une rivalité entre groupes ethniques qui fait passer à l'arrière-plan les luttes sociales et les compromis auxquelles celles-ci donnent lieu.
Des minorités revendiquant des droits spécifiques doivent-elles remplacer des groupes sociaux qui négocient sur la répartition du revenu national ? Telle est la question que le gouvernement évitera de poser, laissant, jusqu'à nouvel ordre, les gestionnaires locaux s'en dépatouiller. Ainsi les responsables de l'attribution des logements HLM: ceux qui pensent qu'il faut maintenir un certain équilibre entre les générations, les familles nombreuses ou non, la couleur de peau, les chômeurs, les salariés, etc., arrivent, presque en toute illégalité, à maintenir certains quartiers fragiles la tête hors de l'eau ... Alors que ceux qui appliqueraient les seuls barèmes de revenus ... laisseraient des quartiers entiers devenir ces ghettos ingérables qui provoquent le sentiment d'apartheid.
Patrick JOURON
Le gouvernement et les socialistes se sont indignés. Les Verts se sont déclarés favorables à de telles statistiques et Manuel Valls ne semble pas se souvenir qu'il avait annoncé en 2009, quand il était dans l'opposition, une proposition de loi destinée à les autoriser.
Le décompte selon la couleur de peau aboutirait-il à confondre dans une même catégorie les Antillais et les immigrés venus d'Afrique subsaharienne? De même, la catégorie des " Maghrébins » pourrait-elle sérieusement englober les descendants des harkis, les citoyens français originaires d'Algérie et de culture musulmane. Quant au fort contingent des immigrés asiatiques, remarquons qu'il est loin d'être majoritairement musulman, mais que faut-il en dire? Et que faire de tous les enfants issus de couples « mixtes »?
A supposer que les statistiques ethniques soient pertinentes, ce qui reste à prouver, la « discrimination positive » a plusieurs conséquences ... négatives. La collectivité nationale se représente comme un agrégat de communautés et non plus comme un ensemble de citoyens égaux devant la loi. Se crée alors une rivalité entre groupes ethniques qui fait passer à l'arrière-plan les luttes sociales et les compromis auxquelles celles-ci donnent lieu.
Des minorités revendiquant des droits spécifiques doivent-elles remplacer des groupes sociaux qui négocient sur la répartition du revenu national ? Telle est la question que le gouvernement évitera de poser, laissant, jusqu'à nouvel ordre, les gestionnaires locaux s'en dépatouiller. Ainsi les responsables de l'attribution des logements HLM: ceux qui pensent qu'il faut maintenir un certain équilibre entre les générations, les familles nombreuses ou non, la couleur de peau, les chômeurs, les salariés, etc., arrivent, presque en toute illégalité, à maintenir certains quartiers fragiles la tête hors de l'eau ... Alors que ceux qui appliqueraient les seuls barèmes de revenus ... laisseraient des quartiers entiers devenir ces ghettos ingérables qui provoquent le sentiment d'apartheid.
Patrick JOURON
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