Le rire, la moquerie, la dérision sont des entreprises de purification, de
déblaiement. Ils préparent des salubrités futures. ( Romain GARY )



mardi 2 mai 2017

Le 2ème tour des présidentielles...


 
La reconfiguration de la gauche orchestrée par Emmanuel Macron est en passe d’être réussie. Et c’est tout le jeu politique français qui en est affecté.
Au cours de l’hiver François Hollande a renoncé devant la «  hauteur »  de l’obstacle et Nicolas Sarkozy a été éliminé à la primaire de la droite. Les personnalités qui se plaçaient en recours, Alain Juppé et Manuel Valls ont été battus alors que François Fillon affrontait l’offensive fulgurante d’Emmanuel Macron en même temps que plusieurs vagues « d’affaires » si soigneusement distillées par le canard Enchaîné et Médiapart. Toute la campagne était alors reconfigurée. Malgré une primaire de onze candidats, trois candidats – Marine Le Pen, Jean-Luc Mélanchon et Emmanuel Macron – ont concentré l’attention des électeurs. Les résultats du premier tour ont durement souligné l’échec des deux candidats soutenus par les formations traditionnelles : François Fillon et Benoît Hamon.
L’échec de l’appareil socialiste marque l’épuisement idéologique et politique d’une formation qui était au cœur de la politique française depuis plus de 30 ans. L’échec de François Fillon annonce des changements profonds au sein des Républicains dont les ténors se voient obligés de se rallier à Emmanuel Macron. La préparation des élections législatives, où ils espèrent tout de même pouvoir constituer une majorité parlementaire, s’en trouve provisoirement compliquée.
La victoire d’Emmanuel Macron est d’autant plus nette qu’il s’était lancé dans la bataille sans organisation partisane et qu’il a créé ex nihilo le mouvement En Marche ! Sa victoire au second tour est quasiment certaine puisque presque toute la gauche va se rallier à lui au nom de l’anti-lepénisme.
Les véritables problèmes se poseront pour les législatives car son mouvement est rassemblé sur des convictions très variées. Des contradictions internes sont à prévoir en raison de l’opposition qui existe entre personnalités politiques blanchies sous le harnais – François Bayrou, Gérard Collomb – et jeune génération en quête de renouvellement de la vie politique. Aura-t-on une « cogestion républicaine » dans un centrisme aux contours très flous, ou bien une cohabitation plus classique ?
Marine Le Pen, qui n’a pas réussi à arriver en tête au premier tour, joue l’opposition entre mondialistes représentés par Emmanuel Macron et patriotes qu’elle représenterait. Elle peut compter sur l'inféodé Nicolas Dupont-Aignan qui se voit déjà Premier ministre dans un gouvernement d'Extrême-droite. Elle ne pourra pas compter sur les souverainistes de gauche sensibles à certains des thèmes développés par Jean-Luc Mélanchon.
Personne ne veut croire que Marine Le Pen puisse augmenter significativement son espace politique.

Patrick JOURON

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire