Dans
l’Eure, des maires se sont mis en grève, le 4 octobre, bloquant les services publics de leur commune. Ils entendaient protester contre la suppression de la taxe
d’habitation qui se traduira par l'abandon forcé de projets pourtant vitaux (maison médicale, équipements de voirie…) Ailleurs, dans les associations d'élus, la grogne monte contre la baisse des
dotations de l'Etat ou la suppression
des emplois aidés.
On demande beaucoup aux élus locaux. Imaginez un cadre
supérieur à qui l'on imposerait une disponibilité permanente, des responsabilités (y compris pénales, le cas échéant)
écrasantes, le tout pour une rétribution souvent symbolique, et vous aurez une idée de ce qu'est la
situation du maire d'une commune moyenne ou petite. On met également en cause
le «mille-feuilles» territorial avec nos 36500 communes et des intercommunalités
pléthoriques. Mais on oublie dans l'affaire que toutes les tentatives de
réformes n'ont fait qu'aggraver le mal qu'elles étaient censées guérir. La récente
refonte de la carte des régions est l'exemple typique de ce qu'il ne fallait
pas faire. L'approche comptable qui a présidé à toutes les réformes depuis
une vingtaine d'années a montré de sérieuses limites.
Une collectivité locale est d'abord un lieu de vie et de démocratie avant d'être un fournisseur de services ou un générateur de profits.
Une collectivité locale est d'abord un lieu de vie et de démocratie avant d'être un fournisseur de services ou un générateur de profits.
Reste que la question des efforts demandés
aux communes et à leurs élus ne peut
être éludée. Les collectivités locales doivent participer à l'effort de réduction des dépenses
publiques mais, pour cela, il faut tenir compte que depuis 3 ans, ce sont elles
qui ont porté l'essentiel de l'effort.
Entre le laxisme et les coups de rabots
à répétition, il y a d'autres moyens pour faire vivre décemment la démocratie locale.
Patrick
JOURON
Président de « Roquebrune Alternative 2020 »
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