Le feuilleton de l'été continue: l'affaire Benalla se poursuit, de commissions parlementaires en déclarations présidentielles, de passage au journal télévisé de 20 heures en vidéos savamment distillées, le tout assaisonné de commentaires mettant en jeu le petit monde de la macronie. Tout cela parce qu'un membre de la garde rapprochée du président - un fidèle de la campagne de 2016-2017 a été filmé alors qu'il s'en prenait violemment à des manifestants le 1er mai tout en arborant des insignes de policier, fonction qui n'a jamais été la sienne. Soi-disant sanctionné, il a en fait continué ses activités au cabinet du chef de l'État, bénéficiant de multiples passe-droits telle la libre circulation dans les locaux de l'Assemblée nationale. Comme par hasard, l'Élysée a fait savoir que la réorganisation de la sécurité présidentielle serait menée à son terme, autrement dit que la nouvelle unité chargée de cette protection ne dépendrait que de la présidence elle-même, indépendamment des circuits traditionnels de la police et de la gendarmerie, devenant une sorte de « secret service » à l'américaine. Certains ont donc pu penser qu'il était devenu opportun de faire circuler certains documents pour discréditer le proche du président qui apparaissait comme la pièce maîtresse de la restructuration en cours. Au passage, peut-être par conjonction de forces politiques, administratives et médiatiques, a été sérieusement écornée l'image d'une présidence qui non seulement se voulait exemplaire mais manifestait une rare propension à donner des leçons tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la France. Voulant reprendre l'initiative, Alexandre Benalla s’est répandu dans la presse à la fois pour montrer qu'il était un homme du peuple et qu'il n'avait rien demandé au président. L'opinion publique semble peu touchée par des événements jugés trop embrouillés. Pourtant ces derniers surviennent alors que la réunion du Congrès à Versailles le 9 juillet n'a apparemment débouché sur rien et que 72% des Français estiment que, de toute manière, le rôle du Parlement « se limite à enregistrer les lois décidées par le président et le gouvernement ».
Patrick
JOURON
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